Ligny 4 et 5 juin

Echo de Campagne

 

Ligny 2011

 

 

C’était un samedi de fin de mai que nous partîmes joyeux pour des terres lointaines. Nous partîmes à treize seulement mais nous passâmes un excellent moment tous ensemble. Cependant, à « 13 », nous aurions dû nous méfier…

Il était cinq heures du matin et j’avais des frissons à l’idée de retourner sur une terre historique en Belgique, non loin de Waterloo, des Quatre-bras et de Jemmapes : à Ligny.

16 juin 1815 – 28 mai 2011. Un temps mitigé nous accompagnerait tout ce week-end. Lorsque les grognards furent fin prêt, Christian, notre chauffeur du moment démarra en trombe autant qu’il le put avec son car et se fit fort de nous emmener du côté de Namur ce qu’il put faire sans problème. Au bout d’un voyage sans histoire hormis celle que nous nous racontions dans le car, nous prîmes possession d’un internat de jeunes filles avec juste l’internat et sans les jeunes filles. Faut pas rêver ! C’était une grande bâtisse un peu isolée sise dans un endroit très calme. Nous y avions moult chambres et de la place à en revendre. J’en ai pris une pour moi tout seul au 2e étage, alors que les autres grognards s’agglutinèrent comme des otaries sur un bout de rocher à marée haute, au premier. Ce doit être l’instinct grégaire pour certains ou « des relents inavoués d’un reste du « Fucking Blue Boy » pour d’autres. Je ne sais pas et cela ne nous regarde pas… » auraient dit Les Inconnus sur Antenneu-2.

Ensuite, nous partageâmes le pain et le vin, si peu, dans ce qui devait être une salle à manger puis nous nous mîmes en tenue et partîmes aussitôt vers Ligny.

Pour le premier temps des festivités, nous eûmes droit à un petit rassemblement au monument commémoratif de la bataille de 1815

Ensuite, la Batterie emmena les troupes jusqu’au bivouac en ouvrant le défilé sur sept cents mètres environ. Comme autrefois, les tambours entraînaient les fantassins qui suivaient les traces de nos pas et les sons de nos notes. Ce fut une après-midi calme et tranquille où la fameuse « Kriek » cette bière à la cerise put ravir encore une fois nos palais délicats. L’après-midi fut pour nous une suite d’aubades et un concert que nous jouâmes le soir. Nous eûmes également le plaisir de retrouver nos amis du 4e léger de Boulogne et notamment le « général » Lamesch avec qui nous échangeâmes quelques instants d’amitié et de bonhomie.

Le lendemain, après un petit-déjeuner copieux et fort sympathique au lieu-dit, la « ferme d’en bas », nous assistâmes à la messe du souvenir et les roulements de nos tambours, leurs pianos et leurs forte ainsi que, haut perché, le fifre de Serge, s’amplifièrent de part la majesté de l’endroit et rehaussèrent magnifiquement la cérémonie. Nous y donnâmes notamment un splendide « Réveil de la Garde » qui résonna pleinement sous les voûtes de l’église Saint-Lambert. Aaaaah ! Notre ami Christophe dispose d’un bien bel organe avec lequel il joue à merveille. « Il faut juste souffler dedans ! » Nous dit-il le plus modestement du monde.

La messe terminée, nous sortîmes pour nous rendre au monument aux morts de la Grande Guerre où le bourgmestre y déposa une gerbe. Puis ce fut le retour vers le bivouac pour le repas de midi où rien n’y manqua. Nos amis belges décidément savent recevoir. Une aubade par-ci, une autre par-là, nous occupions terrain et nos auditeurs ronronnaient de ravissement et apprécièrent comme toujours le rigodon tapageur suivit de notre escarmouche au tambour. « Alleï ! Ca est drôlement bien, dîtes voair ! Ca, on n’a jamais vu ici ! » Pouvait-on entendre dans la foule rassemblée. Il faut dire que c’est un réellement beau morceau visuel.

Puis, c’est vers quinze heures trente que nous laissâmes Ligny derrière nous, pour retourner à l’internat, quitter notre déguisement, comme dirait Jean-François, nous mettre à l’aise et en civil et rentrer vers notre Alsace bien-aimée. Enfin ! Essayer.