J Boucher de Perthes

Portrait gazette n88

Un douanier célèbre Jacques Boucher de Perthes (1788-1868)

 

Véritable précurseur, Jacques Boucher de Crèvecoeur qui reprendra le nom de sa mère après l’Empire, fera carrière dans les Douanes puis s’intéressera particulièrement à l’homme antédiluvien. Boucher de Perthes donnera alors son essor à cette science nouvelle qu’est la paléontologie.

Fils d’une famille aristocratique de Rethel, il mènera d’abord une vie indolente. La Révolution met à mal la famille qui se réfugie à Crèvecoeur quelques temps. Puis, le père est rappelé au service pour travailler avec Collin de Sussy à l’organisation des douanes. Il servira en tant que directeur des douanes à Abbeville où il se consacrera à sa passion pour la botanique, et y créera la société d’émulation d’Abbeville.

En 1802, Jacques, son fils, devient surnuméraire puis en 1804 commis dans les bureaux de son père. Napoléon le nomme lieutenant en avril 1805. Il devient attaché à la Direction des Douanes de Marseille puis de jusqu’en 1808, vérificateur à Livourne puis sous-inspecteur à Foligno. Ce séjour en Italie lui permet de parfaire son éducation intellectuelle et musicale. Il devient un virtuose du violon et s’initié à l’art et à l’écriture.

Il est inspecteur des Douanes à Boulogne en 1811, sous-chef à la direction générale des douanes à Paris en 1812, inspecteur six mois à La Ciotat et à Morlaix de juillet 1816 à août 1824. Enfin, après de multiples démarches, il obtient en 1825 de reprendre la place de son père à la Direction des Douanes d’Abbeville où il revient vingt ans après.

C’est en 1828, qu’il décèle les premiers silex taillés que ses contemporains considèreront longtemps comme des cailloux roulés. Il commence à écrire et publier. Puis il devient président de la Société culturelle créée par son père et se lie avec le préhistorien Casimir Picard. De 1838 à 1841, il publie les cinq volumes de La Création A cette époque les découvertes d’ossements fossiles se multiplient. Boucher de Perthes qui a reprit le nom de sa mère est mis à la retraite des Douanes en janvier 1853.

Il se consacre alors désormais entièrement à ses études, parcourant l’Europe à la recherche des traces des premiers hommes. C’est en 1859 qu’il obtient la reconnaissance de son travail grâce aux visites des géologues et paléontologues anglais qui diffusent ses découvertes tant en Angleterre qu’en France.

En 1860, notre ex-douanier impérial prononce et publie un discours demeuré célèbre : De l’Homme antédiluvien et de ses œuvres, qui conclut que : l’Homme a été le contemporain d’animaux disparus, à une époque antérieure au Déluge. Il s’attire ainsi les foudres de la communauté scientifique qui affirme encore ne pas croire que mammouths et humains aient été contemporains. En 1864, on trouve sur une défense en ivoire, un mammouth gravé par les hommes préhistoriques. Les découvertes se succèdent et commencent à se rendre compte de l’importance de l’œuvre de Boucher de Perthes, malheureusement très peu de temps avant son décès.

Campagne.